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à "montagne"
Il y avait bien longtemps que
le nom "Vallée des Merveilles" me faisait un peu rêver. En juillet
2013, c'est décidé nous y allons ! Nous irons de découvertes en
découvertes ! La vallée de la Roya bien sûr que l'on atteint par
Vingtimiglia, St Dalmas de Tende, Tende, La Brigue et toute
cette histoire que l'on ne connait pas du tout, de rattachement à la
France en 1947, 87 ans après le traité de Turin qui aurait dû
comprendre Tende et La Brigue mais, malgré la volonté des habitants, il
fallut attendre l'après-guerre ! On raconte que Napoléon 3 avait
souhaité faire un cadeau à Victor Emmanuel en lui laissant ses
territoires de chasse au bouquetin... ! C'est ainsi que l'on entre dans
la partie la plus italienne de la France, avec ses superbes villages où
l'on sent que l'hiver doit être rude. Pas loin, de l'autre côté du col,
il y a Cuneo,
très surprenante aussi et puis bien sûr, la vallée de Casterino d'où
partent toutes les randos vers et autour de la Vallée des Merveilles. A
ce sujet, si j'ai bien compris, il faut entrendre le mot "Merveilles" à
la fois dans le sens français en raisons des milliers de gravures
rupestres et aussi dans le sens italien de "enchantés, ensorcelés" 'que
l'on retrouve d'ailleurs en Espagne dans le Massif des "Encantats". Il
est très facile de cumuler plusieurs randonnées en allant de refuges en
refuges mais il semble quasi indispensable de réserver.
Nous avons opté, avec le fourgon, pour un camp de base dans la vallée de Castérino, après le Lac des Mesches.

*
Le Lac des Mesces
Le lac de Castérino
Le premier jour, pour nous mettre en jambes, nous avons remonté la vallé de la Minière. voir plan ci-dessous.
C'est
une balade tranquille de quelques heures avec assez peu de dénivellé.
Elle démarre au parking du lac des Mesches à la balise 82, passe au sud
du lac de la Minière, traverse rive gauche du ruisseau à la borne 88 et
remonte le vallon jusqu'à la borne 89a. La redescente est moins jolie,
elle emprunte la piste jusqu'à la même borne 88 et là, pour faire un
huit, repart rive gauche vers la Minière de Vallaura (refuge, gîte
etc.) pour finir à la borne 84 au dessus du parking.
*
*
Le circuit de quatre jours : Refuge de Valmasque par la vallée de
Valmasque, refuge des Merveilles, (boucle Pas du Diable, Lac Carbone)
et retour à Castérino par la baisse de Vallaurette.

Jour 1 :
Nous montons à pied au parking "du haut" qui se situe 2/3 km après
Casterino. Cela nous permettra d'avoir le véhicule à notre arrivée à
Castérino sans avoir à remonter jusqu'au parking. En fin de journée
c'est appréciable ! La remontée de la vallée de Valmasque est douce
jusqu'à la cascade. Après ça grimpe un peu ! IL n'y a en tout que 600 m
à prendre et nous arrivons au refuge accompagnés de jeunes bouquetins
vers 12.30 !

*
Une heure ou deux après notre arrivée, le temps se gâte et la pluie
s'installe, suivie d'orage et de grèle ! Nous avons heureusement eu le
temps de prendre une douche (encore chaude mais nous serons sans doute
les derniers à profiter du reste d'eau chaude ! Il faut dire que le
système, ingénieux mais sommaire consiste en un tuyau noire enroulé sur
le toit d'un batiment. L'eau qui y est est chaude, une fois consommée,
c'est fini surtout si le soleil se cache !) Mais c'est déjà mieux qu'au
refuge des Merveilles, un des refuges les plus fréquentés de France,
accessible par piste mais les douches sont gelées ! Pour
ce qui est de ce refuge, je n'ai jamais vu de
règlement aussi militaire ! Un enfant de six ans dira même avec beaucoup d'à-propos : "IL y a trop de règles ici !"Le personnel
est très sympa mais je dois dire que l'ouverture des sanitaires à 17h.,
des dortoirs à 17.30, la mise à la porte de tout le monde à 19h.00 pour
que le couvert puisse être mis (sans se soucier s'il pleut dehors ou
non !) nous a quelque peu gonflés, d'autant que nous y sommes restés
deux nuits ! Ajoutez à cela que le cuistot semble raffoler des clous de
girofle jusqu'à en mettre deux tonnes dans sa blanquette alors que je
HAIS les clous de girofle et vous aurez une idée de ce que je pense du
refuge... Ceci dit, je le répète, les employé(e)s sont sympathiques
et...nombreux
! Raison de plus pour assurer un service permanent d'accueil et
ouverture des sanitaires et dortoirs où tout le monde se précipite à la
même heure dans une espèce de cohue un peu tristouille ! Mais revenons à notre périple :
Jour 2 :
Encore une balade assez courte qui permet dans un décor
particulièrement beau de rejoindre LE fameux refuge des Merveilles en
passant par la vallée du même nom. Le sentier monte d'abord au-dessus
du Lac vert, longe le Lac Noir, puis le Lac du Basto avant de s'élever
franchement vers la Baisse de Valmasque qui domine la vallée. Quelques
gravures proches du sentier sont accessibles à tout le monde. Les
autres sont visibles accompagnées par un guide. Si, comme nous, vous ne
prenez pas de guide, vous pouvez aller les voir au musée des Merveilles
à Tende, gratuit, et très bien fait !



Vers la vallée des Merveilles de la Baisse de Valmasque

"Le Christ" à gauche, un "corniforme" à droite

Le Rocher de l'Eclat et la stèle du chef de tribu - reproduction (l'original se trouve au musée de Tende)
Bien sûr, ces gravures, assez mystérieuses, sont impressionnnantes, par
leur nombre,(plus de 30.000 sur le site), leur originalité (les
hypothèses sont variées voir ici)
et il faut reconnaître que des "restes" vieux de 5000 ans nous
remettent un peu à notre place de "fourmis terriennes" mais...
lorsqu'on a la chance d'avoir pu déambuler dans les temples égyptiens,
d'avoir pu admirer des hiéroglyphes, (dont les plus anciens remontent à
plus de 5000 ans) les gravures de la Vallée des Merveilles paraissent
un peu sommaires et je suis bien conscient qu'en écrivant cela, je vais
faire hurler les puristes mais nous avons été un peu déçus alors nous
l'avouons !
Nous arrivons en vue du refuge après un peu moins de 5 h. de marche
gentiane
printanière, la plus belle !

Le berger

Les pentes du Mont Bego et le lac Long
jour 3 :
Petite journée en perspective et balade jusqu'au Pas du Diable en
passant par les lacs Fourca, de la Muta, du Diable et Carbone .
Ce dernier étant atteint en hors piste par les pierriers au sud du
lac de la Muta.

rencontre sympathique au-dessus du lac Muta
* 
La Cime des Lacs et à droite les lacs jumeaux en montant à la cime du Diable

Le Pas du Diable et à droite le lac Muta
*
Les lacs Fourca (à gauche) et Carbone

Un vieux mélèze - du tussilage (à droite et ci-dessous)

Jour 4 :
retour au parking de Casterino par la Baisse de Vallaurette soit 700 m. de dénivellé positif pour 1300 m. de négatif.
La descente jusque dans la vallée de la Minière est très agréable, la
remontée à la Baise de Vallaurette est régulière mais assez exposée au
soleil,

La Baisse de Vallaurette et, à droite, le mont Bego


*
Un crave à bec rouge : comme le chocard à bec jaune il est souvent appelé à tort, choucas

le casse-noix moucheté est fréquent dans le coin, comme les vieilles casernes (à gauche ci-dessus) !
La redescente vers Castérino par la piste est un peu fastidieuse !
Après ces quatre jours, nous avons un peu levé le pied et avons visité le coin : Cuneo, (voir la page ici)
ainsi que Tende :


*
*
*
et La Brigue indiqué "village monumental" et il faut reconnaître que c'est un chouette village !


*
et l'on sent que 1947 n'est pas si loin que ça :

non loin de là se trouve la Chapelle de Notre Damer des Fontaines avec ses fresques hilarantes du XVème siècle :

Nous rechaussons les godillots pour monter cette fois au lac de l'Agnel. (trajet vert)

Nous montons alors en fourgon jusqu'au parking situé après
Castérino. La balade est régulière. Deux névés en cette fin juillet
peuvent gêner. Tout un groupe qui nous précède s'engage tête baissée
dans un pierrier très raide. Je regarde autour de moi et vois les
marques du sentier qui partent sur la gauche. Nous contournons très
facilement le petit sommet que les autres grimpent et seront sans doute
obligés de redescendre car nous les verrons arriver au lac bien après
nous !

à gauche jeune chamois (eterle ou eterlou) de l'année précédente - à droite jeunes bouquetins

Les
bouquetins (jeunes et femelles) sont très sociables sous le barrage.
Ils quémandent même de la nourriture ! Au retour, une halte dans la
rivière bien froide soulage les tendons d'Achille !
Une autre balade démarrée un peu tard pour cause d'orage nous conduit
du petit pont avant Castérino à la Baisse d'Ourne via la borne 366 puis
par une longue traversée de niveau, à la Baisse de Peyrafique. La
descente se fait à la borne 369 par la forêt. Cela monte très raide au
début mais c'est une balade où nous n'avons vu personne sauf un
agriculteur et sa fille sur la piste qui monte de Tende.


à gauche : En bas le vallon de Castérino, au fond peut-être la pointe de la Corne de Bouc ?
à droite : la Baisse de Peyrafique et la Roche de l'Abisse
Les deux dernières randonnées que nous avons faites dans ce coin
partent de la Baisse de Peyrafique où il est tout à fait possible de
monter en voiture (et même en fourgon) malgré le "panneau 4x4
conseillé" que l'on trouve après Castérino. Deux jours avant notre
passage, un éboulement avait rendu la piste impraticable mais les
services compétents ont tout arrangé le lendemain. Cela me renforce
dans l'idée que la quasi totalité des possesseurs de 4x4 (je ne parle
pas des professionnels de la montagne pour qui c'est évident !) n'en
n'ont aucun besoin si ce n'est pour bouffer de la piste à vive allure,
consommer beaucoup d'énergie pour rien et faire semblant d'aimer la
nature ! Nous avons sûrement fait plus de tout terrain avec notre
Transit que beaucoup avec leur Rangefinder Mitsuyota mais c'est un
autre débat ! Partir de la Baisse de Peyrefique est particulièrement
confortable que ce soit pour les Lacs du Sabion ou les Lacs de
Peyrefique, deux randos superbes autant l'une que l'autre !

La première rando (pointillés rouges) part de la Baisse de Peyrefique
et par un long sentier de niveau ou presque (200 m. de dénivellé) monte
aux lacs du Sabion où paissent vaches et chamois ! La seconde,
pointillés bleus emprunte le même départ et bifurque vers le Nord-Est
pour monter à un col à 2230m. environ (borne 378) redescend à 2120m.
(borne 379) et remonte aux lacs à plus de 2330m. pour le premier. Le
second est atteint en 15/20' en marchant sur de gros blocs.
Les Lacs du Sabion :

Les chamois broutent et au fond veille le mont Paracouerte. Au nord, c'est l'Italie et le Parco...
* 

Très loin au nord, la neige... vers le Mont-Blanc et toujours les fortifications inutiles...

...tandis que les sommets veillent sur le vallon de Castérino !
Le soir tombe, un troupeau est reconduit à l'étable de l'estive

et le lendemain...
Les Lacs de Peyrafique :


De gros blocs avant d'arriver au lac supérieur
Inutile de préciser que ce lieu est magnifique et que nous recommandons
à tous les amoureux de la montagne d'y aller. Les randos indiquées sont
assez faciles, courtes (à part le retour du refuge des Merveilles au
parking de Casterino par la Baisse de Vallaurette) et permettent de
prendre le temps !
photos©Vincent3m et * Nicole Pons
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