Py - refuge de Mariailles
800 m. >0 - 100 m.<0, 2h50 arrêts compris- Temps indiqué : 3.30
Bien
sûr, il est tout à fait possible de griller l'étape de Py est remontant
à
Mariailles depuis la Carança mais ça fait une rando de près de 10h.
Il vaut mieux d'après moi s'arrêter à Mantet et faire Mantet - Mariailles
ensuite.
Après m'être fait adorablement accompagner par ma chérie et sa fille jusqu'à Py, lieu de mon arrêt de l'an passé, je redémarre
en milieu de journée alors qu'il règne une "certaine chaleur". Le début
est presque plat, ça descend même de 100 m. On regrimpe ensuite pour dominer l'abbaye de Saint Martin du Canigou et au loin le massif du Carlit ; plus proche (à droite sur la photo, la tour de Goa) Le sentier chemine parfois durement mais heureusement souvent
à l'ombre. Mon sac pèse un peu pour cette reprise. C'est souvent
le cas ! Le ravitaillement est au complet ! Après un début de parcours
entièrement solitaire, ça s'agite un peu au col de Jou. Les parkings
sont nombreux dans le massif du Canigou et l'accessibilité facilite les
choses pour un bon nombre de promeneurs. Je double un jeune avec son
chien. Il semble promener toute la misère du monde avec lui. Son chien
a l'air de lui avoir piqué toute sa gaieté.
Je le
retrouverai à
Mariailles où il passera, puis reviendra.
Il y semble basé puisqu'une des serveuses du refuge lui adresse quelques mots. Peu après mon arrivée au refuge (37€ la demi-pension, 2€ la douche chaude, le téléphone - Orange - passe)
les pompiers font leur apparition sur la piste bientôt rejoints par un
hélicoptère. Un départ de feu a été signalé par des randonneurs. Le
jongleur imperturbable continue de lancer ses balles ! Le repas est
sympa, nous devisons avec des voisins de table de l'importance du
citron dans le traitement de la soif ; un homme nous parle de son ex
beau-père qui a eu 23 frères et soeurs tandis qu'un de ses ados de fils
jongle lui un peu maladroitement avec une assiette pleine de soupe !
Les jeunes ados font un peu la foire au dortoir mais tout se calme avec
l'arrivée des parents et de la nuit !
ref. de Mariailles - ref. des Cortalets
780 m. >0 - 460 <0 - 6.20 arrêts compris pour un temps indiqué de 6.15 -
36€ la demi pension dans la "sous pente" (sic) 2€ la douche - Le téléphone ne passe pas très bien
Mine
de rien ça fait du bien d'arriver au refuge ! Tout le début de la rando
est très sympa. C'est après que ça se gâte un peu. D'abord, il y a
plein de cailloux dans la zone des Conques ; des arbres aussi, assez
vicieux qui cachent leurs branches pour
mieux vous les balancer sous l'oeil au dernier moment. Et puis il y a
les genêts, plein de genêts qui cachent le sol, les pierres qui roulent
et il fait chaud l'été quand on marche dans les genêts ! La panorama en
revanche est sympa ! On voit au moins jusqu'à
Marseilles Carcassonne et
Hendaye, sans exagérer bien sûr ! Au détour d'un virage je tombe sur un
graffitti, poisson cocasse, que je retrouverai à plusieurs reprises par
la suite ! Ce n'est pas laid, Question dénivellé, ça monte un peu, ça
redescend, c'est assez mignon jusqu'au refuge de Bonnaigue !
Après, ça monte et il fait très chaud ! Encore une fois, le sentier est
à l'ombre ! Malgré mes "Achilles" qui me titillent les talons, la
progression est régulière. Bien sûr le plus dur est de repartir après
la pause repas ! C'est la raison pour laquelle je ne m'arrête quasiment
pas ! Mais je suis bien content de faire quand même une halte pour
recharger toutes mes batteries ! L'arrivée aux Cortalets avec son petit
étang est mignonne. Ici encore, on sent les voitures toutes proches,
les tenues des "randonneurs" qui déambulent autour du refuge sont
parfois très "différentes" de celles qu'on attend en montagne !
Comme
dans la vallée des
Merveilles
où nous étions la semaine passée, les sanitaires et dortoirs n'ouvrent
qu'à 16.30 et encore on me fera une fleur en ouvrant à 16.00. Il faudra
quand même que les gérants de refuges se rendent compte un jour qu'en
proposant des petits déjeuners entre 6.30 et 8.00 les randonneurs qui
font des étapes d'environ 7 ou 8 heures, ne peuvent pas arriver après
15 h. sauf à farnienter en route ! Alors les faire patienter une, deux
parfois trois heures sans possibilité de se laver, de s'étendre etc.
est très pénible d'autant qu'en ouvrant à tout le monde en même temps,
c'est évidemment la prise d'assaut des douches !
Apiculteur près du refuge de Bonnaigue
l'arrivée aux Cortalets
Je reconnais
qu'il faut, pour cela, être très disponible et que les gérants ont
aussi droit au repos mais comment font tous ceux qui ouvrent en
continu ? (et c'est la grande majorité sur le GR10 !) Alors résigné,
j'enlève mes chaussures, sors mes petits carnets d'écriture, et je
demande un Perrier... qui ne coule pas lorsque je le verse ! Il est
congelé ! Je le montre à la serveuse qui m'en donne un autre. Elle
vérifie en le sortant du frigo que celui-ci n'est pas congelé, l'ouvre
et toc, instantanément, il se congèle ! Impressionnant comme
phénomène ! Bref, je me replonge dans mes petites penses, me
repasse la balade dans la tête. Je revois ce pic noir grimper le long
d'un tronc mort et s'envoler au moment au j'appuie sur le bouton ! Je
me repose la question de savoir si l'ascension du Canigou n'aurait pas
été une meilleure solutio
n
plutôt que de faire le tour par Bonnaigue, pas pour moi, mais pour
cette famille qui la veille avait sollicité mes conseils (My God !
Pourquoi moi ?) pour le trajet le moins difficile notamment pour la
maman qui aimerait se reposer un peu et ne pas faire trop de
dénivelé ! J'avais comparé les 1100 m. de positif et les 650 de négatif
de l'ascension avec le circuit "normal". La balance avait penché en
faveur de ce dernier ! Ils sont arrivés très tard, vers 18h.00, l'air un peu fatigué, mais n'ont pas semblé m'en vouloir !
Lever de soleil derrière les Cortalets
Au
repas, je discute avec un couple de belges et leur fils. Des passionnés
de montagne. Nous évoquons la vallée de la Clarée au-dessus de
Briançon. Je leur parle des vallées italiennes de Formazza et de
Spluga. Cela les intéresse, ils prennent note ! Ils me racontent leur
tour du Mont Viso, les refuges italiens, en tout cas ceux qu'ils ont
connus, un peu bohèmes, bruyants certes mais vivants, loin des règles
militaires de certains refuges du CAF français, les repas, abondants,
d'où on ne sort jamais avec la faim "alors que parfois en France
...!" Ils m'en citent un dont j'ai malheureusement perdu le nom ! ...
Au cours du repas, un des employés passe de table en table "Vous n'avez
pas croisé une dame seule ? A quelle heure êtes-vous arrivé ? Etes-vous
passé par Bonnaigue ? etc." A la fin, il me dit que mon témoignage
intéressera sûrement le peloton de gendarmerie...! Après le repas, je
suis allé le voir pour lui demander où en étaient les recherches, il
m'a dit que la femme avait été vue, qu'on savait à peu près où elle
était mais qu'elle n'avait pas encore été retrouvée mais que "pas de soucis, il ne fait pas froid la nuit en ce moment !" ! Comme quoi, la
montagne, même méditerranéenne peut être dangereuse !
ref. des Cortalets - ref. de Batère
350 m. >0 - 700 <0 - 5.15 arrêts compris pour un temps indiqué de 6.15 -
38€ la demi pension douche comprise - Le téléphone passe très bien
Plutôt
que de prendre la piste qui descend vers le Ras des Cortalets, je
chosis la variante qui passe par la montagne (flèchée Tour du Canigou)
et qui rejoint le GR10 au Ras del Prat Cabrera. Un groupe me suit, me
précède, s'arrête, repart, 4 enfants deux adultes. Les gamins, vont bon
train, peut-être un peu trop vite pour la plus jeune, 8/9 ans qui cale
un peu dans la dernière montée, au col de la Cirère où je les dépasse.
Le vent souffle, je ne m'attarde pas. Je redescends rapidement vers le refuge de Batère où la propriétaire me conduit au dortoir-douche tout
de suite ! Je me livre aux tâches quotidiennes, lessive etc. avant de
manger et de m'écrouler avec bonheur sur le lit, seul dans mon dortoir.
Je me félicite encore plus d'être arrivé tôt lorsque vers 17h. je vois
deux randonneurs arriver d'Arles sur Tech, ruisselants, rouges sous la
chaleur lourdingue qui règne... Je pense à demain, presque 1500 de
descente, 700 de grimpette en fin de parcours... J'espère que ce sera à
l'ombre... Comme la quasi totalité du parcours d'aujourd'hui avec ses
15 km dont peut-être les 3/4 ou quasiment étaient à l'horizontal !
C'est étonnant de marcher aussi longtemps à plat ou presque. Le sentier à partir du Ras del Prat Cabrera suit plus ou moins les courbes de niveaux, descend un peu vers un ruisseau, remonte à peine pour traverser droit dans la forêt. Les cigales piaillent encore et toujours à plus de 2000 m. Qu'est-ce que ça doit être dans la plaine ! En chemin, je rencontre les débris d'un avion qui s'est
écrasé le 7 octobre 1961 avec 34 personnes à bord. Plus loin, ce sont les ruines des mines de fer
dont la dernière a fermé en 1987. Je croise aussi un jeune qui, dès
qu'il me voit, enlève sonc sac et me demande de l'immortaliser devant
le torrent. Il me
tend un appareil jetable... j'appuie, rien ne se
passe. Il ne sait pas le faire marcher non plus, n'a jamais pris de
photo avec. Je lui conseille de tourner la molette. Il le fait
timidement ! Rien ! Je prends l'appareil et tourne jusqu'à la butée...
Ô miraKlik, la photo est prise. Il me demande à quoi ça sert de
tourner. C'est vrai qu'à l'heure du numérique, imaginer un film
caché dans une boite en carton qu'il faut faire défiler à chaque photo
renvoie à des procédés carrément moyennâgeux ! Cela me rappelle
l'histoire de ce gamin de CE1 en sortie scolaire. Il possédait un
jetable lui aussi qu'un de ses copains m'avait ramené après
l'avoir trouvé par terre. Ayant identifié le propriétaire, je lui ai
dit de faire attention, "Ce n'est pas parce que c'est un jetable qu'il
faut le jeter quand même !" et il me fit cette réponse extraordinaire : "Oh de toute manière il est terminé !" Comme quoi, comme dit Tisseron dans "le mystère de la chambre claire",
prendre une photo peut être plus important que la voir ensuite ! En
attendant, je continue mon chemin, me rassasie de beaux paysages et de
framboises, admire après le col de la Cirère des vautours en train de festoyer.
La réputation culinaire du gite de Batère n'est pas usurpée ! Non
seulement c'est délicieux mais c'est aussi copieux, très copieux ! En
plus, il y a de la salade ET un fruit ! Je suis à côté de trois
professionnels du cheval et des ânes. Un couple et un homme d'une
quarantaine d'années, Fabien Boyer, dont je lirai le lendemain le nom
dans un magazine. C'est un des rares âniers "officiels" du Massif du
Canigou. Je ne m'ennuie pas. Il
s n'engendrent pas la mélancolie avec
leurs histoires de randos à cheval ou à dos d'ânes, les anecdoctes sur
telle ou telle personnalité qui possède un âne catalan, le trouve-t-on
en France ou rien qu'en Espagne cet âne catalan ? Ils projettent de
faire la traversée des pyrénées vers Hendaye avec des
ânes. Fabien est formel, il faut aussi un cheval. Le couple n'est pas
d'accord. Ils souhaitent partir avec 4 ânes, deux chacun. Les arguments
vont bon train, chaque partie tentant de convaincre l'autre ! Je les
laisse à leur discussion et apprendrai par la suite qu'ils ont continué
à discuter comme ça jusque très tard devant un verre avec un
gars,
Mathieu, que je rencontrai plus tard ! Lorsque j'arrive à MA chambre,
j'ai la surpise d'y trouver deux jeunes allemandes. Bonne surprise ?
Non ! Elles sont souriantes et très mignonnes mais avoir quelqu'un dans
son dortoir est presque toujours synonyme de bruit et ça n'a pas manqué
! Non pas qu'elles aient ronflé mais ce sont des filles que voulez-vous
et la nuit, les filles se lèvent presque toutes pour aller vider la
vessie ! Et oui ! Quand les toilettes se trouvent à 2m de votre lit,
que les boutons de la lumière ne sont pas clairement identifiés, la
cataracte contre la cuvette et le flash du plafonnier ne peuvent pas ne
pas vous importuner légèrement !
Devant le refuge de Batère
petit matin menaçant vers le col de la Descargue
|

Moutons au repos et au frais
sous le col de la Cirère
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ref. de Batère- Moulin de la Palette
700 >0 - 1220 m <0 - 6.30 arrêts compris pour un temps indiqué de 6.35
40€ la demi-pension douche comprise. Le téléphone ne passe pas. Le seul refuge qui fournit des taies d'oreiller propres à chacun !
Les prévisions météo annoncées la veille semblent malheureusement
se confirmer. Les nuages sont bijen là mais il ne pleut pas. La
descente
sur Arles est très rapide malgré quelques raidillons un peu abrupts.
J'ai quitté Batère assez tôt, comme d'habitude, vers 7.30 et la
montagne est déserte à part l'ânier que je salue au départ du refuge.
Ce n'est que plus tard que le monde semble se réveiller. C'est d'abord
une jeune femme qui plie sa tente vers la ferme des Abadies où
plusieurs voitures sont stationnées, puis un camping car qui démarre...
De vieux vestiges de festins
sont éparpillés près d'un campement... Alors que je me rapproche
d'Arles, j'aperçois un randonneur qui me précède, il marche dans le
même sens que moi. Il a dû bivouaquer quelque part... Je me rendrai
compte le soir même qu'il fait partie d'un groupe de six hommes dont au
moins la moitié de moustachus, groupe qui m'aidera bien le lendemain !
escalier, à priori désaffecté, menant à un champ,en descendant vers Arles sur Tech
Je mets un peu moins de trois heures à rejoindre Arles où je ne
m'attarde pas, n'ayant aucun besoin de ravitaillement. Il fait lourd et
je me prépare psychologiquement à remonter les 700 de "rude montée"
(dixit le Topo !) jusqu'au col de Paracolls ! Je ne sais pas
pourquoi mais j'ai cette année l'impression qu'"ils" ont tracé des
sentiers qui ne s'encombrent pas de lacets, avec des marches de géants
qui nécessitent de forcer à chaque pas, sur les cuisses et les bâtons !
Effectivement,
je ruisselle dans la "rude montée" mais il ne fait heureusement pas cette chaleur de
soleil brûlant qui fait chanter les cigales... d'ailleurs elles se
taisent
! Il faudra attendre d'avoir passé le col pour entendre quelques unes,
timides. Elles étaient plus en forme à 2000 m. alors que je chemine à
moins de 800 m. ! Il n'y a pas à dire, même si ces chemins sont
sympathiques, même si c'est plaisant de "gambader" (?) parmi
les chataigners, les chênes verts et autres chaudes espèces comme les
agaves, ce tronçon 2013 n'est pas le plus "montagnard" du GR10 malgré
les dénivelés et la "raideur" des sentiers ! J'arrive au
refuge vers 14h après m'être soigné les tendons dans le torrent
malheureusement pas assez froid. On est loin du traitement
presqu'inhumain et diablement efficace des torrents gelés de la vallée
des Merveilles où nous trempions encore la semaine dernière ! Deux
enfants jouent sur un grand trampolling, un randonneur fait sa vaiselle
et me confie que les patrons font sans doute la sieste. Comme indiqué
sur un petit écriteau, je me sers dans le frigo et constaterai que tout
le monde fait pareil. On est loin des lois martiales de certains
refuges ! Les propriétaires, Catherine et Laurent, vraiment très
gentils, apparaîtront un peu plus tard, m'installeront dans "le dortoir"
(en fait une chambre, voir photo !), et pousseront même la gentillesse
jusqu'à installer d'aut
res randonneurs dans une autre chambre que celle
qu'ils avaient prévue au départ pour ne pas me réveiller de ma sieste !
C'est adorable même si les dits randonneurs, très curieux, n'ont pas pu
résister à l'envie de pousser la porte pour voir ce qu'il y avait
derrière ! Libéré des contraintes matérielles de la lessive, (j'ai
suffisamment de linge propre maintenant), j'avais en effet décidé
de prolonger un peu le repos post rando non sans avoir au préalable
terminé le bouquin que je lisais et que je laisserai en partant dans la
bibliothèque du gîte. Le ciel est menaçant, les patrons sont inquiets
pour leur repas du soir prévu dehors (ils attendent 40 personnes !)
mais tout se passera sans ennui. Le souper est effectivement très sympa,
entre la vingtaine de randonneurs et la vingtaine de "voisins"
allemands en vacances dans le coin et qui ont décidé de venir manger ce
soir tous ensemble au gîte. Je passe le repas en compagnie d'un couple
franco allemand, accompagné de leur fille, son ami américain et un
autre monsieur, américain lui aussi ! Nous parlons des sangliers que
Laurent appelle "wild pigs" ce qui n'est pas complètement faux puisque
les sangliers ("boars") ont été croisé il y a quelques années avec des
cochons ce qui a donné des "cochongliers" malheureusement beaucoup plus
prolifiques que les sangliers. Ajoutant à ça la nourriture que les
chasseurs leur fournissaient (interdite parait-il maintenant dans les
Pyrénées Orientales), les effectifs sont maintenant pléthoriques et les
viandars ont toutes les bonnes raisons maintenant de viander !
D'ici à ce qu'il y ait eu un calcul prémédité pour arriver à ce
résultat...! C'est ma théorie, mais d'aucuns ne le voient pas du même
oeil ! A la fin du repas, (végétarien pour ceux qui le souhaitaient et
agrémenté de tranches de chorizo pour les autres, concession faite par
Catherine et Laurent aux carnivores qu'ils ne sont pas !) Catherine se
met dans un coin de la table, à expliquer à un groupe que le GR10 pour
aller à Las Illas est assez pénible et qu'il vaut mieux passer par les
crètes. Elle commence à donner les explications qui permettent d'éviter
le détour descendant par Montalba d'Amélie, la rude montée vers le Roc
de France (en fait le Roc de Frausa, - de la Fraude - !) et surtout les
quelques kilomètres de route avant Las Illas ! Je me rapproche et tout
le groupe, 6 personnes en tout décident de faire plus ou moins route
ensemble le lendemain. C'est ainsi que je ferai la connaissance d'un
groupe de quatre parisiens, Anne, Claire, Benoit et Bertrand et d'un
cinquième, Matthieu, parisien lui aussi, lequel finit cette année la HRP
commencée il y a quelques temps. En remontant dans la chambre, je suis
intrigué par un petit bruit étrange qui me fait penser à une souris qui
têterait. Je profite de la lumière de la nuit pour regarder ce qui se
passe et je vois une petite forme avancer sur le carrelage. J'allume ma
frontale et hop, la forme disparait ! J'éclaire un peu partout et
découvre une chauve-souris un peu paniquée, qui se pend à une poutre
lorsque la lumière la débusque, vole en rase-tête, refuse longtemps de
sortir par la fenêtre (ouverte !) avant de se décider enfin à
débarasser la chambre !
Pendant la nuit, l'orage, assez peu violent, a eu au moins le mérite de nettoyer le ciel car au matin, il fait beau !
Sur la crète frontalière avant le Roc de Frausa
Moulin de la Palette - Las Illas
800 >0 - 900 m <0 - 6.30 théoriques (j'ai mis 8.30 après m'être un peu égaré !)
19€ la nuit au gîte avec petit déjeuner + un menu à 16€ à l'hôtel à côté, très bon et très copieux ! Le téléphone ne passe pas.
Même
s'il fait beau, Laurent malheureusement, peste contre les sangliers qui
sont passés par un petit trou dans le grillage du potager et ont remué
courgettes et poireaux !
sur la crète de frontière, vers le Nord, au loin la mer méditerranée
Les indications de Catherine sont indispensables pour commencer
la balade ! Disons qu'il ne faut pas prendre le GR10, au contraire,
prendre la piste à droite jusqu'au Mas Pujol. Prendre à gauche la piste
qui monte, traverser la rivière et 50 m. après , dans le virage à
gauche, prendre le sentier qui monte (panneau de bois bleu : Roc de
Frausa). S'élever en permanence sur le flanc, ne pas obliquer vers la
droite dans une amorce de sentier vers la forêt, arriver à un enclos et
une piste. Ne pas prendre la piste ni à droite ni à gauche mais le
sentier qui monte au milieu et le suivre. On arrive bientôt à la crète
frontalière. Il faut alors suivre attentivement les marques jaunes vers
la gauche. On passe alors par les crètes, les marques sont parfois
espacées notamment dans une montée assez raide avec de gros blocs, qui
passe sur le versant sud. En suivant ces marques jaunes, on rejoint le
GR10 puis on le quitte de nouveau pour le retrouver au col du Puits de
la Neige. Il faut
alors descendre vers l'ermitage de Salinas et prendre la piste vers le
col de LLi puis de là, descendre sur Las Illas. Cela parait simple et
ça l'est jusqu'à l'ermitage ! Lorsque j'y suis arrivé, tout seul car j'avais laissé mes compagnons d'échappée à
leur pique-nique qui, pour moi, s'éternisait un peu d'autant que
l'orage grondait, j'ai malencontreusement suivi un panneau Ceret en me
fiant à la 50.000ème du topo qui montrait qu'un sentier montait vers la
crète puis redescendait vers une piste qui filait sur Las Illas. J'ai
donc suivi ces marques rouges qui m'ont entraîné dans le maquis, sur
des éperons rocheux avant de me laisser tomber ! Et oui ! Tout à coup,
plus une seule marque. J'ai alors bataillé contre des genets agressifs
et vicieux, du genre à traîner par terre en te cachant les trous et les
pierres qui roulent n'amassent rien du tout, les ronciers acérés et
j'en passe et j'ai fini par...
Coté sud, le lac de Boadella et la baie de Roses
L'orage gronde et je suis un peu perdu...
...retomber sur des marques rouges que je me suis empressé de suivre
jusqu'à ce que, bis repetita ne placent pas toujours, elles me laissent
de nouveau choir. Devant moi, Las Illas, très bas, pas de trace de
chemin, à droite à gauche la végétation ricanant devant le premier être
humain qu'elle voyait depuis 2000 ans ! Bref, j'ai mis deux heures à me
sortir de ce merdier alors que l'orage grondait mais le pire c'est que
lorsque j'ai réussi à rejoindre après moultes griffures une piste, je
ne savais pas si j'étais avant ou après
la bifurcation vers Las Illas. Je me suis douté que j'étais avant et
j'ai donc descendu la piste à vive allure, puis, au bout d'un kilomètre
ou deux, trouvant que ça descendait vraiment beaucoup trop et trop vers
le versant espagnol, j'ai tout remonté en me demandant bien comment
j'allais trouver la solution... car je me rendais bien compte qu'en
remontant comme ça je ne pourrais jamais passer du côté français sans
me remettre dans les épines... C'est alors que j'ai aperçu les
moustachus qui descendaient la piste ! Ils m'ont tout de suite confirmé
que j'étais sur la bonne piste et qu'il fallait bien descendre jusqu'au
col de Lli ! L'orage était passé et tout s'éclaircissait. Une heure
plus tard, j'entrai dans Las Illas et retrouvai le groupe des parisiens
qui commençaient à s'inquiéter :
Devant moi, Las Illas, mais comment y aller ?
"Si à 18h on ne t'avait pas
vu, on aurait appelé les pompiers ou la police !" Rien que ça ! C'était
très gentil de leur part mais il n'était que 17h ! J'avais bien fait de
me presser un peu ! Au
repas, nous discutons un peu. "Les parisiens" sont comédiens amateurs.
Matthieu est un des spécialistes français des météorites.
"En souvenir de tous les hommes et toutes les femmes qui au temps du fascisme vont faire de ces cols des chemins de liberté" (Plaque commémoréative au col du Puits de la Neige)
A
Las Illas, au col de Lli, se trouvent aussi de semblables plaques
rappelant le passage de tel ou tel homme politique passé par là pour
fuir le franquisme.
Las Illas - Col de l'Ouillat
750 m.>0 - 500 m <0 - 7.00 - temps indiqué : 7.30
38€ la nuit douche comprise. Le tél. passe
Piste, autoroute, parking... la descente sur Le Perthus !
S'il est une étape que je ne conseillerais de ne pas faire, c'est
celle-ci ! Sans hésitation ! Au moins jusqu'au Perthus. La remontée
vers le col de l'Ouillat est un peu plus sympathique mais ce n'est pas
difficile. Il faut, en partant de Las Illas, prendre la route sur
quelques kilomètres pour monter au col du Figuier, puis poursuivre
quasiment en permanence sur une piste. Les marques de GR ne sont pas
très présentes, les hésitations nombreuses. Je ferai un petit cairn à
une
intersection qui semble-t-il aidera les parisiens. Le soir ceux-ci raconteront qu'en passant au Mas Nou, ils s'approcheront
d'une clôture pour observer les fleurs, les légumes, un faune jardinier
vêtu de son seul chapeau jaillira d'un buisson et, nu comme un ver,
leur expliquera les cultures, les tomates. Plus loin, sa femme,
habillée et indifférente s'affairait ! La piste est monotone, tellement
monotone que je marche un peu les yeux fermés et attrape de justesse la
bifurcation vers LE sentier qui descend. Du coup, je trace une croix
par terre et dispose quelques morceaux de bois en forme de flèche...
Matthieu me dira plus tard que, marchant lui aussi tête baissée, c'est
grâce à cette croix qu'il a pu prendre la bifurcation. Le sentier est
très court. Il retrouve très vite la piste, puis la route ! Celle-ci
remonte le long du fort de Bellegarde "qui domine la plaine..." et redescend vers la cité
du commerce frontalier qui pue le gaz d'échappement. Les cartons
d'alcool se promènent sur tous les trottoirs, l'autoroute ronfle sans
débander. Parti à 7.30, j'arrive au Perthus vers 11h et sors de ce
tumulte 15' plus tard en passant sous l'autoroute. Je profite de la
présence d'un relais téléphonique pour appeler ma chérie sous l'imposante borne frontière 580.
 |
Je suis étonné par un panneau
qui indique qu'on entre en Espagne. C'est sans doute la seule entorse
au principe qui voudrait que le GR10 justement ne franchisse jamais la
frontière !Le silence est de
retour, le sentier monte à l'ombre mais cède bientôt la place à une
large piste jusqu'à St Martin d'Albère tout aussi monotone que celle du
matin, la chaleur en plus. J'ai pourtant la surprise de croiser deux
joggeurs ! Il est vrai que le vent assez violent, prémice sans
doute de ce qui nous attend le lendemain, tempère un peu l'ambiance.
Heureusement, un sentier démarre avant St Martin et offre de superbes vues sur le Canigou et le Roc de Frausa avant de s'enfoncer dans la forêt, ah les superbes forêts de hêtres !, et de rejoindre le chalet de l'Albère, refuge
du col de l'Ouillat qui grouille de monde évidemment puisque la route y
grimpe ! Douche et dortoir (immédiatement proposé !) me permettent mes
petits plaisir d'après rando : siester ne serait-ce que 30 ou 45' pour
dormir peut-être 5, 10, 15' seulement, mais que c'est bon avant de se mettre à écrire ! |
 |
Bientôt Matthieu arrive
précédés de jeunes belges qui semblent bien fatigués. Ils me racontent
que, partis de Mérens les Valls vers les Bouillouses, Planés etc., ils
se sont arrêtés à Mont-Louis en raison des orages annoncés. Ils disent
avoir vu les dégâts causés par la grèle à la télé et sont très étonnés
que j'aie pu passer la semaine sans une
goutte ! Je pense qu'ils ont confondu les lieux des sinistres car
franchement personne n'a vu la grèle dans le coin cette semaine ce qui
ne fut pas le cas ailleurs, Massif Central notamment. Ils me racontent
aussi qu'ils étaient partis avec des sacs de ... 40 kg ! (Belges
Marseillais...?) avec slips, T.shirts, chaussettes pour chaque jour,
duvet, nourriture etc. Ils ont tout renvoyé par la poste et voyagent
maintenant avec un seul sac, qui semble quand même conséquent, qu'ils
portent à tour de rôle ! Personnellement j'aurais gardé deux sacs mais
bon !
 |
Pour la seconde fois, je
mange avec tous les parisiens (merci à Anne, Claire, Benoît et Bertrand
pour leur générosité apéritive !)
Soirée d'adieu bien sympa ou chacun parle de ses plus belles randos (y
compris dans les Vosges bien sûr nous dit Anne !) ! Je trouve très
difficile de faire cette sorte de classement ! Je n'ai pas préféré le
Rif aux Cyclades ni le GR20 au GR5, encore moins le Parc d'Aiguestortes
au Val Formazza, sans parler de l'Ecosse etc. En revanche, il y a sur
le GR10 des endroits beaucoup plus beaux que d'autres et pour n'en
citer que deux, je retiendrai l'étape de Barèges au Refuge de l'Oule et
celle du refuge des Bésines au refuge des Bouillouses. Nous
parlons aussi littérature (qu'emmener comme bouquin en rando ?,
nouvelles, roman ?) tandis que dehors le ciel se couvre par endroit
mais laisse la nuit et la lune envelopper le Canigou. |
 |
La route est vraiment omni-présente, y compris à proximité du col de l'Ouillat !
Col de l'Ouillat - Banyuls
700 m.>0 - 1450 m <0 - 6.30 - temps indiqué : 7.00
Le
temps n'est pas très engageant au matin. De gros nuages filent à toute
allure vers le sud. La serveuse du restaurant me dit qu'il fait beau
"en bas" mais qu'on attend des rafales à 90-100 km/h. Heureusement que
j'étais prévenu ! Lorsque j'arri
ve sur la crète après le refuge, j'ai
du mal à tenir debout ! L'humidité est telle que je suis obligé de
m'arrêter pour ranger l'appareil photo, mettre la veste et le
couvre-sac ! Mes bâtons, ballotés par les bourrasques font un peu comme
ils peuvent ! C'est très impressionnant. Je retrouve "les
moustachus".
Nous échangeons quelques mots,
je les dépasse, m'arrête, ils repassent devant. Cela fait du bien de
passer de temps en temps à l'abri du vent ! Dans une hêtraie, ils
filent droit devant
sans tenir compte d'un signal "tournez à droite". Peut-être
connaissent-ils le chemin ? Je les rejoins, leur demande s'ils sont
sûrs d'eux :"Pas du tout ! Nous discutons et puis voilà, on ne regarde pas !"
Heureusement, en remontant droit dans la forêt, nous retrouvons vite
les marques ! Ils décident de s'arrêter pour attendre les deux ou trois
qui sont en arrière. Je file. Le vent est encore très violent
dès qu'on est à découvert. Un peu plus tard, alors que je m'arrête pour
manger une barre de céréale, je constate que mon couvre-sac s'est
carrément envolé ! Avec le bruit du vent, je n'ai rien entendu. Vu la
colère d'Eole, il a dû atterrir à Girone ! Au cas où il se mettrait à
pleuvoir, j'ai heureusement le poncho en réserve mais c'est très
improbable car le ciel s'est dégagé et, s'il ne fait pas encore très
chaud, je peux ressortir l'appareil sans crainte de le mouiller !
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Le
paysage est superbe. La tour de la Massane surplombe tout bientôt
suivie par la tour de la Madeloc (voir ici les tours à signaux du Roussillon). Le littoral se découpe au nord, au sud ; on aperçoit les villages de la côte dont Colioure, Perpignan bien sûr,
le lac de Villeneuve de la Raho où je m'étais fait voler mes habits et
mon cartable dans la voiture un jour que j'y faisais un footing.
J'avais retrouvé le cartable, c'est déjà ça ! L'étape est longue,
coupée de petites montées, mais ça change d'hier ! C'est beau, pas de
raison de s'inquiéter, pourtant, je suis pris d'une petite angoisse en
voyant un panneau uniquement en espagnol indiquant plusieurs directions
dont Port Bou, terminus du GR..11 espagnol. Aucune mention de Banyuls
ou du GR10 ! Aurais-je raté un embranchement ? |
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Me trouverais-je
malencontreusement sur le GR11 ? Pourquoi faut-il souvent se faire des
petites peurs comme ça ? Il faudra que j'attende d'arriver au col de
l'Estaque pour être parfaitement rassuré ! Il ne serait pas très
compliqué (mais très rassurant !) d'indiquer
le GR 10 sur ce panneau ! Les vaches sont plus sereines et ne bougent
pas d'un poil lorsque je passe près d'elles qui continuent à brouter
tranquillement alors qu'elles se trouvent quand même SUR le sentier !
Cela me rappelle la descente vers le Ras del Prat Cabrera. Un taureau
trônait au milieu du chemin. Un homme montait suivi de sa femme. Il est
passé derrière la bête impassible. Sa femme s'est arrêtée, n'osant plus
faire un pas ! Croyez-vous qu'il serait retourné la chercher ? Que
nenni ! Il a fallu que le groupe qui me précédait avance pour qu'elle
profite de leur passage et ose rejoindre son mari goguenard !
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Au hasard d'un coup d'oeil sur le Topo, je me dis que je m'arrêterai manger au Pic de Sailfort (à droite), juste avant le début de la grosse descente. Lorsque j'y arrive, les quarante scouts-guides espagnols vus la veille à l'Ouillat y sont, allongés par terre. La marche ne leur a pas coupé le sifflet. C'est une vraie volière ; ça piaille, ça crie et certains même roucoulent tendrement. C'est vite décidé, je m'arrêterai
plus bas! En fait, il est relativement tôt et je me laisse gagner par
la descente et l'envie maintenant d'en finir ! L'idée de laisser tomber
le sempiternel sandwich "vache qui rit" saucisse sèche (très efficace au demeurant !) pour me faire une grosse salade dans
un restau à Banyuls fait comme moi son chemin... Plus je descends et
plus la chaleur se fait enveloppante. |
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Ce coyote géant est en fait un arbre bizarrement découpé !
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Il n'est pas loin de 13h. Entre les rangées de genêts, les incroyables murets du vignoble, , c'est souvent étouffant,
d'autant que contre toute attente, le sentier reprend de la hauteur
vers le col de Fourmigou avant de tomber très raide par une traverse
qui coupe la route
avec des marches immenses. La fatique aidant, je me dis que ce n'est
pas le moment de m'étaler car c'est le genre d'endroit où on doit
pouvoir se faire très mal ! Je ralentis donc l'allure, et me laisse
doucement porter jusqu'à Banyuls en accélérant au fur et à mesure que
le terrain s'aplanit ! Bien sûr, lorsque j'arrive en ville,
contentement nostalgique, le bruit, les gens, les voitures et la faim
me poussent à chercher un abri tranquille et frais en terrasse... Ce
restaurant à l'écart fera l'affaire... C'est fini ! Dans le train je
pourrai ressasser tout cela... Allez, c'est l'heure, il me faut filer à la gare... La rue qui y conduit monte beaucoup ! |
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Epilogue
(Ce petit texte a été
écrit après ma cinquante troisième et dernière étape qui a eu lieu le
26 juillet 2014 : Baïgorry - St Jean Pied de Port,
puisque c'est à St Jean Pied de Port que j'avais commencé le GR10 en 2005. )
Evidemment,
je ne suis pas mécontent d'avoir bouclé ce superbe parcours de près de
900 km de long pour environ 48500 m. de dénivellé ! Il y a eu de très
beaux moments, des rencontres très sympas, toujours éphémères, parfois
très fugitives, parfois sur plusieurs jours en se retrouvant le soir
aux refuges, mais presque toujours très agréables. Je n'ai que très peu
de souvenirs de gens pénibles, à part la logeuse de Saint Jean Pied de
Port, le Marcel normand de Ste Engrâce, peut-être aussi ce gars très
suffisant au refuge de l'Oule, j'en oublie sans doute... ah oui, le
logeur de Py qui se permet de réveiller les randonneurs à 22.00 de peur
de ne pas être payé sans doute ! Mais ce sont surtout les belles
rencontres qui dominent ! Fabrice par exemple, le proprio du "petit
refuge" de Siguer, la logeuse de Baïgorry, Philippe de Bordeaux, ce
canadien de Vancouver, le flamand, le couple de Bordeaux, les deux
belges, Mark le Hollandais, l'Irlandais aussi... et tant d'autres !
Très peu de "guignols" fiérots et prétentieux. Beaucoup de gens qui ne
se prenaient pas au sérieux et qui ne jugeaient personne, ni sur leur
allure, ni sur la durée des étapes, du tronçon fait, ni sur ... rien !
J'en ai connu qui n'avançaient pas très vite mais qui ont bouclé
l'intégrale en une seule fois ! J'ai connu des flèches de toutes
sortes, des flèches sur trois, six, quinze jours, sur la totalité.
Bravo à tous ceux qui ont terminé ! Bravo aussi aux autres ! A ceux qui
ont essayé, un peu, beaucoup, souvent passionnément ! Je dois sans
doute faire partie de ceux qui ont mis le plus de temps pour boucler le
GR (53 étapes en 9 ans) mais je me suis fait très plaisir ! Le fait de
fonctionner comme je l'ai fait m'a permis financièrement d'être en 1/2
pension chaque fois que c'était possible (c'est une dépense énorme que
d'imaginer la même chose sur la totalité du GR10 ! A moins de faire des
économies uniquement dans ce but, ce n'est pas facile facile de mettre
de côté entre 1500 et 2000 € pour pouvoir bénéficier de la 1/2 pension
tous les soirs (où c'est possible) entre Hendaye et Banyuls ! Bien sûr,
procéder par tronçons annuels comme ça, augmente les frais de transport
puisqu'il faut rallier chaque année le point d'érrivée de l'année
précédente ! Cela augmente sans doute aussi un peu le nombre d'étapes
puisqu'il faut prévoir de pouvoir "sortir" du GR à des endroits où l'on
pourra bénéficier de transports ! (A ce sujet, j'ai pu vérifier que les
transports en communs en France étaient pareticulièrement malades ! A
quand les grands taxis marocains qui sillonnent le pays pour pas cher
du tout ?!) Je n'ai, de toute façon, pas voulu battre de record ! 10
jours su rle GR10, 8 jours par Killian Jornet sur la HRP !) mais comme
je disais, je me suis fait plaisir ... Se faire plaisir en se faisant
souffrir ? Ben oui ! D'ailleurs, tout est relatif ! Voyez l'oisif par
exemple, ou le sédentaire qui contemple le monde depuis la
chaise-longue de son jardin ou le fauteuil de son salon, tous les
médecins vous le diront : il risque de souffrir vite lui aussi alors
autant souffrir en voyant, en faisant de belles choses non ?
Alors bonne marche à tous !
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texte et
photos©vincent3m
14/08/13